Dité ya Dziya de Mayotte et Tchayi ya Dziwa des Comores : Un thé indien aux épices, le fameux « chaï » !

Par @latelierdekristel

Le thé est bien plus qu’une simple boisson dans les cultures de l’Océan Indien, notamment à Mayotte et aux Comores. À Mayotte, le Dité ya Dziya et aux Comores, le Tchayi ya Dziwa, incarnent des rituels de partage, de convivialité et d’hospitalité. Ces deux thés, bien qu’appartenant à des îles différentes, sont profondément ancrés dans les traditions locales, où ils servent non seulement à désaltérer, mais aussi à renforcer les liens sociaux et à marquer des moments de l’histoire quotidienne des habitants.

Dans cet article, nous explorerons la symbolique de ces deux thés, leur préparation, et le rôle central qu’ils jouent dans les sociétés mahoraise et comorienne. Je remercie Natacha Moustoifa, l’animatrice d’origine mahoraise de l’émission « Les Muses » diffusée sur la 1ère dans les Outre-mer, de m’avoir parlé qu’à Mayotte, ils avaient du thé noir Bois chéri et qu’avec ils réalisaient cette recette de thé à l’indienne ! En plus de cela, je suis reconnaissante car la tenue que je porte qui est un boubou traditionnelle de Mayotte, c’est un cadeau de Natacha !

Le Dité ya Dziya : Le Thé de Mayotte

Le Dité ya Dziya (ou thé à l’indienne) est un thé épicé, sucré, souvent servi avec du lait, et particulièrement apprécié à Mayotte. Ce thé est un véritable symbole de l’hospitalité mahoraise. Il fait partie des boissons que l’on sert aux invités, souvent lors de grandes réunions familiales, ou encore lors de cérémonies comme les mariages, baptêmes, ou fêtes religieuses.

Le Dité ya Dziya se compose principalement de thé noir, de lait, et d’un assortiment d’épices, souvent du gingembre, de la cannelle, du cardamome et parfois du clou de girofle. Cette combinaison donne au thé un goût chaud et parfumé, avec une touche sucrée qui plaît à tous les palais. En plus de sa préparation particulière, la manière de le servir est elle aussi un moment symbolique : il est offert avec générosité, et se consomme de manière lente, souvent en échangeant des histoires ou en partageant des moments intimes.

Le Tchayi ya Dziwa : Le Thé des Comores

Aux Comores, le Tchayi ya Dziwa (littéralement « thé à l’indienne ») est une boisson très similaire à celle de Mayotte, mais elle possède des particularités propres à la culture comorienne. Comme à Mayotte, il s’agit d’un thé noir préparé avec lait et épices, et il est généralement servi très sucré. En raison de la proximité géographique et historique entre Mayotte et les Comores, on retrouve une grande similitude dans la préparation et les ingrédients, mais chaque île apporte sa touche personnelle.

Le Tchayi ya Dziwa est un incontournable dans les maisons comoriennes, particulièrement lors des cérémonies, des visites de courtoisie, ou encore des moments de partage entre amis et familles. Là-bas aussi, comme à Mayotte, le thé est un acte de bienvenue et de générosité. Il est l’occasion de s’arrêter pour discuter, pour échanger, et pour célébrer les liens sociaux et familiaux. Aux Comores, le thé est aussi lié à des moments de réflexion ou de solitude. De nombreuses personnes le consomment à la fin de la journée, pour se détendre et réfléchir après une longue journée de travail.

Le Contexte Culturel et la Symbolique du Thé

Dans les deux cultures, le thé est un symbole de convivialité et d’hospitalité. Qu’il s’agisse du Dité ya Dziya à Mayotte ou du Tchayi ya Dziwa aux Comores, offrir du thé est une manière de mettre les invités à l’aise, de leur montrer qu’ils sont bienvenus et respectés. Dans les deux sociétés, il existe une coutume forte autour de la consommation du thé : celui-ci est presque toujours partagé entre plusieurs personnes, et il est rarement consommé seul. Ce geste de partage renforce les liens sociaux et fait du thé un véritable acte de communion, qui va au-delà du simple geste de boire une boisson chaude.

En plus de son rôle social, le thé a également une dimension spirituelle dans ces cultures. Aux Comores comme à Mayotte, le thé est un moment de pause, un instant pour se recentrer et se reconnecter à soi-même ou à ses proches. Dans les sociétés insulaires de l’Océan Indien, où les journées peuvent être longues et le travail intense, prendre le temps de boire du thé est un moyen d’échapper à la routine quotidienne, de ralentir le rythme et de se consacrer à des moments d’échange ou de réflexion personnelle.

De plus, les épices qui composent le Dité ya Dziya et le Tchayi ya Dziwa ont aussi une signification particulière. Le gingembre, la cannelle, et la cardamome apportent non seulement une dimension gustative, mais sont aussi souvent perçus comme des éléments ayant des propriétés curatives et protectrices dans la culture locale. Ces épices sont réputées pour leurs bienfaits pour la santé, notamment en matière de digestion et de stimulation du système immunitaire. Elles ajoutent ainsi une dimension médicinale au thé, le transformant en une boisson bénéfique pour le corps et l’esprit.

Le Thé comme un Pont Culturel : Mayotte et Comores

Le Dité ya Dziya et le Tchayi ya Dziwa symbolisent également le lien culturel fort entre Mayotte et les Comores. Les deux îles partagent une histoire commune, et bien que des différences politiques et sociales existent aujourd’hui, le thé reste un des éléments qui rapproche les deux populations. En offrant du thé, les Mahorais et les Comoriens expriment un sentiment de solidarité et d’appartenance à une même culture insulaire. Le rituel du thé est un moyen de renforcer la fraternité au-delà des frontières politiques.

Le Rôle du Thé dans la Vie Quotidienne

À Mayotte comme aux Comores, le thé n’est pas seulement une boisson ; c’est une institution. Il accompagne les moments les plus quotidiens de la vie, que ce soit lors d’un petit déjeuner entre amis, d’une pause au travail, ou d’un moment sacré en famille après un repas. Il symbolise les moments de détente, d’échange et de reconnaissance de l’autre. En consommant du thé, les Mahorais et les Comoriens expriment une gratitude partagée, et célèbrent les liens d’amitié et de solidarité qui les unissent.

Ingrédients

  •  1L5 d’eau chaude (pour aller plus vite ic)
  • 1 boîte de lait concentré sucré (397g)
  • 400 ml de lait entier
  • 10 gousses de cardamome verte écrasées
  • 1 bâton de cannelle
  • 4 cuillères à soupe de thé noir Bois chéri
  • 2 gousses de vanille (ici parce que j’en avais que j’avais utilisées pour leurs graines)
  • 5 clous de girofle
  • 20 g de gingembre frais épluché

Préparation

1 – Dans une casserole, verser l’eau bouillante. Traditionnellement, c’est de l’eau froide que l’on porte à ébullition mais ici c’est une façon trouvée pour gagner du temps.

2 – Rajouter le thé noir et les épices. Laisser infuser le tout pendant 15 minutes toujours en faisant bouillir le tout sur un feu moyen.

3 – Rajouter le lait concentré sucré ainsi que le lait, faire chauffer 5 minutes en remuant et en surveillant bien que cela ne déborde pas de la casserole.

4 – Filtrer à l’aide d’une louche, d’un tamis et récupérer le thé dans une théière. Servir aussitôt. Bonne dégustation !

Conclusion

Le Dité ya Dziya de Mayotte et le Tchayi ya Dziwa des Comores ne sont pas simplement des thés épicés et sucrés. Ils sont les symbole d’une culture du partage, de la convivialité et de l’hospitalité. En traversant les traditions des deux îles, on découvre que le thé, au-delà de sa fonction nourrissante, joue un rôle essentiel dans la construction des liens sociaux et dans la préservation des valeurs culturelles de ces communautés insulaires. Le thé, tout en étant un simple rituel quotidien, est en réalité une porte ouverte sur les traditions millénaires et un pont vivant entre les générations et les peuples de Mayotte et des Comores.

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